Le comportement suicidaire est un problème majeur de santé publique et il n'existe actuellement aucun traitement spécifique. Cependant, le lithium, traitement de référence du trouble bipolaire, a montré son efficacité dans la prévention du risque suicidaire. En dehors des traitements médicamenteux, le lithium est présent dans notre environnement et ses teneurs varient d'un individu à l'autre, en fonction notamment de l'alimentation. Sachant que les patients souffrant d'un trouble de l'humeur ont généralement une mauvaise hygiène de vie et une alimentation moins riche et variée que la population générale, on peut s'attendre à des variations du taux de lithium basal chez ces patients.

Cette étude vise à évaluer le taux de patients déprimés (unipolaires ou bipolaires) présentant des taux de lithium plasmatique basal supérieurs à 0,1 µeq/L. Elle vise également à : comparer les taux de lithium plasmatique basal en fonction de la survenue d'un événement suicidaire dans l'année précédant l'inclusion ; évaluer l'association des niveaux de lithium avec l'intensité des idées suicidaires actuelles ; - évaluer l'association des niveaux de lithium avec l'intensité des idées suicidaires actuelles ; évaluer l'association des niveaux de lithium avec l'impulsivité ; évaluer l'association des niveaux de lithium avec les caractéristiques du trouble bipolaire (pour les patients atteints de trouble bipolaire) ; évaluer l'association des niveaux de lithium avec la labilité émotionnelle ; évaluer, chez les patients ayant eu un événement suicidaire dans l'année précédant l'inclusion, l'association des niveaux de lithium avec les caractéristiques des tentatives de suicide. Pour ce faire, 158 patients souffrant actuellement d'un trouble dépressif majeur et n'ayant reçu aucun traitement par lithium au cours de l'année écoulée, seront inclus et répartis en deux groupes : Les patients dépressifs avec un antécédent d'événement suicidaire au cours des 12 derniers mois (tentatives/idées de suicide) ; Patients dépressifs sans antécédents suicidaires au cours des 12 derniers mois (témoins affectifs). Après une évaluation clinique, un échantillon de sang sera prélevé sur chaque participant afin de mesurer le taux de lithium plasmatique basal. La participation à l'étude se fera en une journée. Les investigateurs s'attendent à : une association inverse entre les niveaux de lithium et les événements suicidaires chez les patients une association inverse entre les niveaux de lithium et l'impulsivité et l'agression chez les patients Cette étude contribuera à une meilleure connaissance du comportement suicidaire, notamment en confirmant l'effet protecteur du lithium et en améliorant la compréhension des mécanismes impliqués. Ces connaissances permettront à terme de développer des stratégies de prévention et de prise en charge. Des stratégies de prévention et de prise en charge plus appropriées et mieux adaptées aux patients à risque suicidaire.