Résumé
Un patient, souffrant de cécité corticale après un infarctus bi-occipital survenu un an auparavant, a retrouvé une vision quasi normale dans l'hémichamp visuel droit quelques minutes après l'administration sous-cutanée de mépivacaïne. L'effet s'est maintenu pendant plusieurs jours, et s'est répété à chaque injection de mépivacaïne. Cette amélioration clinique est associée à des changements fonctionnels dans les zones péri-lésionnelles sur l'IRM fonctionnelle à l'état de repos.
L'équipe d'investigateurs émet l'hypothèse que chez certains patients présentant des symptômes neurologiques chroniques d'un accident vasculaire cérébral, l'équipe d'investigateurs observera une réponse favorable à l'injection sous-cutanée de mépivacaïne.
Description
Un patient, souffrant de cécité corticale après un infarctus bi-occipital un an auparavant, a retrouvé une vision quasi normale dans l'hémisphère visuel droit quelques minutes après l'administration sous-cutanée de mépivacaïne. L'effet s'est maintenu pendant plusieurs jours et s'est répété à chaque injection de mépivacaïne. Cette amélioration clinique est associée à des changements fonctionnels dans les zones péri-lésionnelles sur l'IRM fonctionnelle à l'état de repos. L'équipe de chercheurs émet l'hypothèse que chez certains patients présentant des symptômes neurologiques chroniques d'accident vasculaire cérébral, l'équipe de chercheurs observera une réponse favorable à l'injection sous-cutanée de mépivacaïne.
L'équipe inclura des patients présentant des séquelles cliniquement significatives de l'AVC ischémique, comme c'était le cas pour le patient initial. En outre,
L'équipe émet l'hypothèse que le mécanisme d'action n'est pas spécifique au cortex visuel et ne devrait donc pas être limité aux scotomes visuels
Il est également préférable de ne considérer que les déficits qui peuvent être objectivement quantifiés de manière suffisamment fiable pour pouvoir évaluer l'effet du traitement.
L'équipe d'investigateurs inclura donc des patients présentant des séquelles d'au moins un des trois types suivants :
déficit moteur : score =< 56 sur l'échelle de Fugl-Meyer, déficit minimal permettant d'observer une amélioration de 4 points
aphasie : score >= 4 à l'Aphasia Rapid Test (ART), déficit minimal permettant d'observer une amélioration de 4 points
scotome visuel : observable sur une évaluation clinique du champ visuel "en confrontation"
Seuls les patients ayant plus de 30 jours après la survenue de l'AVC seront inclus. En effet, la phase de récupération rapide après un AVC dure environ 3 semaines et il est difficile d'interpréter des changements cliniques rapides et de les attribuer au traitement (puisque l'équipe d'investigateurs ne connaît pas le moment d'apparition de l'effet de la mépivacaïne) sur cette période temporelle.
La mépivacaïne sera administrée en une seule injection, par voie sous-cutanée, à raison de 3 ml de chlorhydrate de mépivacaïne (20 mg/ml), soit 60 mg. Si la mépivacaïne est efficace, les participants à la recherche ressentiront une réduction temporaire des symptômes neurologiques.
Durée de l'expérience
Signature du consentement
Vérification des critères d'inclusion et d'exclusion (1h)
ECG pour tous les patients
bandelette urinaire pour les femmes en âge de procréer
Échelles de motricité, de langage et de champ visuel, selon le(s) déficit(s) présent(s)
Prise de sang
Évaluation du déficit neurologique avant le traitement (1h)
EVA pour évaluer l'intensité des symptômes par le patient
NIHSS
IRM n°1 (durée 45 min à 1h)
Administration de la mépivacaïne 7 Evaluation du déficit neurologique après traitement, à T= 30 +/- 15 minutes après l'administration (durée 1h)
Échelles de motricité, de langage et de champ visuel, selon le(s) déficit(s) présent(s)
EVA pour évaluer l'intensité des symptômes par le patient
NIHSS
8/ IRM n°2 (durée 30 à 45min) 1h30 après administration 9/ Appel du patient 1 semaine plus tard pour suivi des EIG et évaluation de la durée de l'effet, le cas échéant.
Imagerie cérébrale
L'IRM sera réalisée sur un appareil SIEMENS 3 Tesla, sans injection de produit de contraste. La durée de l'IRM sera d'environ 45 minutes à une heure pour l'IRM n°1 (baseline) et de 30 à 45 minutes pour l'IRM n°2 réalisée après l'injection de mépivacaïne.
Les acquisitions IRM comprendront les séquences suivantes :
T1 (uniquement lors de l'IRM n°1 en baseline)
FLAIR (uniquement pendant l'IRM n°1 de référence)
Séquence de diffusion (multishell, multibande)
Séquence de perfusion (Arterial Spin Labelling, ASL)
Séquence BOLD à l'état de repos
Traitement médicamenteux :
De la mépivacaïne sera administrée :
Par voie sous-cutanée
Dans l'épaule du côté non dominant, ou du côté non déficient en cas d'hémiplégie.
Dose : 3 ml de chlorhydrate de mépivacaïne (20 mg/ml), ou 60 mg.
Avec à disposition
du matériel de réanimation (notamment une source d'oxygène)
émulsion lipidique à administrer en cas d'intoxication avec signes cliniques de neurotoxicité ou de cardiotoxicité
Echantillons génétiques :
Le gène codant pour le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) est particulièrement intéressant. Le BDNF est une protéine qui contribue à la neurogenèse et à la différenciation neuronale, participe à la création de nouvelles synapses et influence la survie des neurones existants. Il est donc actuellement considéré comme un élément crucial influençant la plasticité cérébrale. Cela pourrait également être un facteur explicatif dans l'identification des répondeurs à la mépivacaïne.