Dans la maladie de Parkinson (MP), des travaux récents ont montré que les traitements dopaminergiques altèrent l'un des deux aspects de l'impulsivité : ils ne modifient pas la propension à produire des réponses "automatiques", mais détériorent la capacité à les inhiber et à les corriger (c'est-à-dire à les contrôler). Chez des sujets sains, l'équipe du chercheur a également démontré que la stimulation électrique transcrânienne à courant continu "cathodique" (tDCS) des Aires Motrices Supplémentaires diminue la fréquence des erreurs comportementales en améliorant la capacité à "corriger" les réponses. L'objectif principal de ce projet est de déterminer si la stimulation électrique cathodique des aires motrices supplémentaires chez les patients atteints de la maladie de Parkinson sous traitement dopaminergique améliore le contrôle et la correction des erreurs sur le point d'être commises et compense les déficits induits par le traitement. Tous les participants effectueront une tâche de choix de temps de réaction (tâche de Simon), avec et sans (session "sham") tDCS. Le plan expérimental de cette étude monocentrique, en simple aveugle et randomisée, comprendra trois groupes parallèles (patients atteints de la maladie de Parkinson traités, patients atteints de la maladie de Parkinson non traités et sujets témoins appariés) avec application croisée de la tDCS. Tous les participants ne connaîtront pas le mode de fonctionnement de la tDCS (soit fonctionnelle, soit en mode "sham" correspondant à une condition de contrôle). L'ordre des sessions (avec et sans tDCS) sera randomisé au sein de chacun des 3 groupes de sujets. L'analyse des erreurs sur le point d'être commises mais inhibées à temps (appelées "erreurs précoces") sera effectuée grâce à l'enregistrement électromyographique (surface) des activités musculaires impliquées dans les réponses motrices. La tDCS devrait améliorer la capacité des patients traités à corriger leurs erreurs sur le point d'être commises. Cette étude permettra ainsi de mieux comprendre les mécanismes du contrôle de l'action et éventuellement de proposer une nouvelle approche thérapeutique pour les troubles de l'impulsivité induits par le traitement de la maladie de Parkinson.