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Interventionnel
R2D2

Étude psychophysiologique de la perception de la douleur chez les patients dépressifs présentant un risque suicidaire

Dépression

Douleur

Suicidaire

Réservé aux femmes

Volontaire de 18 ans à 65 ans

Durée

nov. 2020

mars 2025

2 centres investigateurs

maplist

Clinique La Lironde, Saint-Gély-du-Fesc

Centre de recherche, Montpellier

1

Résumé

La théorie interpersonnelle du suicide de Joiner postule que le désir de mort provient de sentiments de fardeau perçu et d'appartenance contrariée. Cependant, seules les personnes qui ont acquis la capacité de se tuer tenteront de se suicider. La capacité acquise fait référence à une réduction de la peur de la mort, et à une plus grande tolérance à la douleur. En effet, se suicider implique d'endurer la douleur pendant l'acte. Ainsi, une plus grande tolérance à la douleur semble être une caractéristique nécessaire à l'acte suicidaire. Des études antérieures ont montré un seuil et une tolérance à la douleur plus élevés chez les patients suicidaires, quel que soit le stimulus (électrique, thermique ou mécanique), par rapport aux patients sans antécédents de suicide. De plus, Caceda et ses collègues ont démontré un seuil de douleur plus élevé chez les personnes ayant récemment tenté de se suicider (acte suicidaire dans les 72 heures) par rapport aux patients déprimés. Cinq jours après l'évaluation initiale, le seuil de douleur des personnes ayant récemment fait une tentative de suicide a diminué pour être similaire à celui des patients déprimés ayant des idées suicidaires. Par conséquent, il peut exister un état spécifique pendant lequel la tolérance à la douleur est augmentée. Pendant cet "état hypoalgésique", les patients ayant des idées suicidaires pourraient tenter de se suicider pour soulager leur souffrance. Cependant, on sait peu de choses sur les mécanismes spécifiques qui sont responsables de l'augmentation du seuil et de la tolérance à la douleur chez les personnes ayant fait une tentative de suicide. La douleur est un système dynamique qui résulte de messages excitateurs et inhibiteurs. La modification d'un de ces mécanismes pourrait expliquer la tolérance plus élevée chez les personnes ayant récemment fait une tentative de suicide. Trois d'entre eux présentent un intérêt particulier : La modulation conditionnée de la douleur (CPM) est un mécanisme modulateur de la douleur. La CPM fonctionne par une voie descendante qui atteint la moelle épinière et module le traitement de la douleur dès la première synapse nociceptive.Chez les patients suicidaires récents, une augmentation de la CPM pourrait expliquer une plus grande tolérance à la douleur. Le mécanisme d'enroulement est défini comme la plus haute excitabilité du nerf de second ordre. Même si le stimulus reste stable, la douleur augmente continuellement. Chez les personnes ayant récemment tenté de se suicider, une réduction de ce mécanisme pourrait expliquer une plus grande tolérance à la douleur. Le seuil des nocicepteurs Aδ et C. Si une fibre nociceptive est moins excitable que l'autre, cela expliquerait un seuil de douleur plus élevé.

Description

Objectif : Le premier objectif de ce projet est de tester les différents mécanismes de la douleur qui pourraient être impliqués dans l'augmentation des seuils de douleur et de la tolérance chez les patients suicidaires. Le second objectif est de vérifier s'il y a une perte d'agrément lors du toucher social chez les patients suicidaires. L'objectif principal est de comparer l'efficacité de la CPM entre trois groupes de patients déprimés : des personnes ayant récemment ou anciennement tenté de se suicider et des personnes n'ayant pas tenté de se suicider. Les objectifs secondaires sont 1) de comparer le mécanisme de remontée entre les groupes, 2) de comparer la différence d'excitabilité des fibres Aδ et C entre les groupes, 3) de corréler ces résultats physiologiques à des variables cliniques (réactivité émotionnelle et régulation émotionnelle, dissociation et perception corporelle), et 4) de comparer le caractère agréable associé au toucher social entre les groupes. Population cible : 153 femmes déprimées seront recrutées et réparties en trois groupes. I) Femmes ayant récemment fait une tentative de suicide (moins de 72 heures) - II) Femmes ayant déjà fait une tentative de suicide (plus de 72 heures) - III) Femmes sans antécédents de comportement suicidaire au cours de leur vie (groupe de contrôle affectif). Matériel : Les stimuli du test thermique sont effectués par une thermode (TCS II, QST Lab) qui produit des impulsions de chaleur croissantes de 32°C à 52°C. Pour le stimulus de conditionnement (tâche de pression froide), les participants insèrent leur bras (jusqu'au coude) dans de l'eau froide en circulation (8°C). L'intensité de la douleur est évaluée à l'aide d'une échelle visuelle analogique informatisée (CoVAS). Cette échelle est similaire à une échelle visuelle analogique classique (EVA) allant de "aucune douleur" à "la douleur la plus intense tolérable". Le participant n'a qu'à déplacer un curseur, grâce à la souris de l'ordinateur. Les caresses sont effectuées à l'aide d'un pinceau blush en poils naturels (No. 7, The Boots Company). Évaluation clinique : Une évaluation clinique sera effectuée par un chercheur qualifié. Cet examen évaluera le diagnostic psychiatrique selon le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), la gravité de la dépression selon l'IDS-C30 (Inventaire des symptômes dépressifs), l'intensité des pensées suicidaires selon le CSSRS (Columbia Suicide Severity Rating Scale) et l'histoire de la vie suicidaire selon le RRRS (Risk-Rescue Rating Scale) et le SIS (Suicidal Intent Scales). Il recueillera également des informations sur les variables sociodémographiques, le nombre d'épisodes dépressifs, le nombre d'hospitalisations psychiatriques, le statut hormonal et les médicaments en cours. Tous les médicaments psychotropes pris par le patient seront recueillis pour les 72 dernières heures, ainsi que la dose et la date du début du traitement. Les patients devront également remplir des auto-questionnaires concernant la sévérité de leur dépression (BDI-II), leur niveau d'anxiété (STAI), leur douleur physique et psychologique (EVA actuelle et passée), leurs traumatismes d'enfance (CTQ), leur état émotionnel (PANAS), leur difficulté à réguler leurs émotions (DERS), leur réactivité émotionnelle (ERS), leur perception corporelle (BIS), leurs expériences dissociatives, leur symptomatologie borderline (BSL-23) et le type d'automutilations non suicidaires pratiquées (SHI). Analyses sanguines : La prise de sang est effectuée entre 2 et 24 heures avant la procédure expérimentale. Le prélèvement biologique est effectué pour mesurer la concentration des médicaments si le patient prend des antiépileptiques et/ou du lithium, et pour mesurer la numération formule sanguine (NFS). Plan expérimental : Les trois mécanismes de la douleur et le toucher social seront testés au cours d'une session d'une durée d'environ 1 heure. Pour distinguer les seuils de Aδ et C, un stimulus thermique sera utilisé pour provoquer des sensations douloureuses et non douloureuses (Thermode QST lab). Des phases successives et alternées de stimulations douloureuses (chaudes) et non douloureuses (tièdes) seront utilisées. La phase chaude restera stable à 38°C pendant 5 secondes tandis que la phase chaude consistera en des impulsions de chaleur ascendantes de 39°C à 52°C pendant 1 seconde chacune. À chaque phase, on demandera à la participante si elle ressent une douleur ou non afin de déterminer le seuil de la douleur. Le seuil de la fibre Aδ sera le premier moment où la participante signalera une douleur pendant la phase chaude. Le seuil des fibres C sera la première fois que le participant signalera une douleur pendant la phase chaude. Ces mesures seront répétées cinq fois. Le Wind-up et le CPM seront évalués successivement en trois étapes : Pour mesurer l'activité de l'enroulement, une température constante (déterminée individuellement) sera appliquée pendant 2 minutes sur l'avant-bras gauche (test du stimulus). Cette température correspondra à une sensation douloureuse de 40/100 sur le CoVAS pour chaque patient précédemment évalué. Pendant le test, le participant indiquera l'intensité de la douleur sur l'échelle CoVAS de manière continue. Le patient déplacera le curseur le long de la ligne continue pour indiquer la douleur qu'il ressent et chaque changement. L'activation du CPM sera produite par une contre-stimulation nociceptive (tâche de pression froide). L'avant-bras droit du participant sera placé pendant 2 minutes dans une eau froide maintenue à 8°C (stimulus de conditionnement). Pour mesurer l'efficacité de la CPM, la température chaude constante (correspondant à CoVAS= 40/100) sera réappliquée, pendant 2 minutes, sur l'avant-bras gauche (stimulus conditionné). Comme précédemment, le participant indiquera sa douleur sur l'échelle CoVAS. Avant et après les tests douloureux, le participant devra compléter deux mesures d'auto-évaluation. Le PANAS pour évaluer son état émotionnel et le STAI pour évaluer son anxiété. Dans une dernière étape, le plaisir associé au toucher social sera testé. L'expérimentateur a caressé les zones cutanées marquées du participant pendant 70 secondes à l'aide d'une brosse douce, soit à une vitesse optimale pour le toucher social (3 cm/s ; groupe de toucher lent associé à une sensation agréable), soit à une vitesse non optimale pour le toucher social (18 cm/s ; groupe de toucher rapide associé à une sensation neutre). Le plaisir associé au toucher est ensuite évalué sur une échelle de Likert en 10 points (de vraiment désagréable à vraiment agréable). Dans ce modèle interne, les mesures récoltées (toucher lent vs toucher rapide) seront contrebalancées entre les participants. Appariement : Les participants seront appariés en fonction de leur âge et de leur classe d'antidépresseurs (aucun, inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), tricyclique, autres). Pour chaque catégorie d'antidépresseurs, un 1 sera attribué si le patient prend un médicament de cette catégorie et un 0 s'il n'en prend pas. Dans chaque groupe, la somme de toutes les classes de médicaments devra être égale. Pour rappel, les classes d'antidépresseurs sont exclusives entre elles. Charge médicamenteuse : Pour contrôler la médication, un indice de charge médicamenteuse sera calculé comme décrit dans Olié et al, 2018. Les médicaments antiépileptiques et lithium seront dosés en plasma.

Cette étude est proposée par

CHU de Montpellier

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