Qu'est ce que la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson... Ces mots évoquent des images de tremblements, de mouvements ralentis, et pour certains, le visage d'un proche ou d'une célébrité atteinte de ce trouble. Mais qu'est-ce que réellement la maladie de Parkinson ? Et pourquoi est-il si crucial de sensibiliser le public à ce sujet ?

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative qui affecte principalement les personnes âgées, bien que des cas précoces (parfois d'origine génétique) puissent également survenir. Elle touche un peu plus les hommes que les femmes. Sur le plan biologique, elle est caractérisée par la mort progressive de certaines cellules nerveuses dans une région particulière du cerveau appelée la "substance noire" (Substantia nigra). Les cellules de cette région produisent notamment de la dopamine, un neurotransmetteur essentiel pour coordonner les mouvements du corps et pour filtrer les informations et commandes motrices. Ainsi, à mesure que ces cellules meurent, la quantité de dopamine diminue, provoquant les symptômes bien connus de la maladie.


Les chiffres derrière cette maladie sont tout aussi frappants que ses symptômes. À l'échelle mondiale, plus de 10 millions de personnes sont touchées par la maladie de Parkinson, et ce nombre ne cesse d'augmenter avec l'allongement de l'espérance de vie puisque sa prévalence à doublé dans les 2 dernières décennies. Chaque année, des milliers de nouveaux cas sont diagnostiqués, faisant de la maladie de Parkinson la deuxième maladie neurodégénérative la plus courante après la maladie d'Alzheimer.


Mais ce n'est pas seulement une histoire de chiffres. Derrière chaque statistique se cachent des individus, des familles, des amis qui sont touchés, des personnes qui voient leur vie bouleversée par cette maladie. Et c'est là que réside l'importance de la sensibilisation. En comprenant mieux la maladie de Parkinson, nous pouvons non seulement soutenir ceux qui en souffrent, mais aussi contribuer à la recherche qui vise à trouver un remède.


Explorons ses origines, ses symptômes, et surtout, découvrons les espoirs que la science et la médecine nous offrent pour l'avenir.

Origine et causes


Depuis sa première description en 1817 par James Parkinson dans An Essay on the Shaking Palsy en 1817, cette maladie a longtemps été un mystère pour la science. Bien que nous ne détenions pas encore toutes les réponses, des avancées majeures ont été réalisées pour comprendre ses origines.


Génétique et environnement : Dans certains cas, la maladie de Parkinson est due à des mutations génétiques héréditaires. Cependant, ces cas génétiques ne représentent qu'une petite fraction. La majorité des cas semblent être le résultat d'une combinaison de facteurs génétiques, environnementaux et peut-être même du mode de vie. Des expositions à certains pesticides et solvants ont par exemple été associées à un risque accru. Il en est de même pour la répétition de micro-traumatismes crâniens (ou même à un seul traumatisme crânien important) qui peuvent donner une Encéphalopathie traumatique chronique dont certains symptômes sont similaires à ceux de la maladie de Parkinson. De même certains médicaments peuvent "mimer" les symptômes de la maladie, c'est notamment le cas des antipsychotiques / neuroleptiques qui peuvent donner un "syndrome parkinsonien des neuroleptiques" (qui s'améliore en général à l'arrêt ou au changement de traitement).


Zones du cerveau affectées : La substance noire, située au cœur du cerveau, est le principal foyer de la maladie. Les neurones de cette région produisent la dopamine, un neurotransmetteur essentiel pour nos mouvements. À mesure que ces neurones disparaissent, la dopamine diminue, et les symptômes apparaissent.


Symptômes et progression


Si le tremblement est le symptôme le plus emblématique, la maladie de Parkinson est bien plus complexe.


Symptômes cardinaux :


  • Tremblements : Ils peuvent commencer par un léger tremblement d'une main et s'étendre avec le temps. Contrairement aux idées reçues, tous les patients ne tremblent pas.

  • Rigidité : Les muscles peuvent devenir raides, limitant les mouvements et causant des douleurs.

  • Bradykinésie : Il s'agit d'un ralentissement des mouvements. Les tâches simples peuvent devenir longues et difficiles.

Autres symptômes associés :


  • Troubles du sommeil : Des difficultés à dormir ou des mouvements nocturnes sont courants.

  • Dépression et émotions : De nombreux patients ressentent de l'anxiété, de la dépression ou des fluctuations d'humeur.

  • Problèmes cognitifs : Bien que généralement associés aux stades avancés, des troubles de la mémoire ou de la réflexion peuvent survenir.


La progression de la maladie de Parkinson varie considérablement d'une personne à l'autre. Pour certains, elle évolue lentement, tandis que pour d'autres, les symptômes s'aggravent plus rapidement.

Par ailleurs il existe des maladies qui présentent des symptômes similaires mais qui ont un cours évolutif différent ou qui ont des symptômes supplémentaires, c'est le cas de ce que l'on a longtemps appelé les syndromes parkinsoniens "+" (plus) ou atypiques qui se caractérisent par une constellation d'autres signes :

  • Progression rapide ;

  • Début symétrique ;

  • Troubles de l’équilibre, chutes précoces

  • Dysautonomie précoce (incontinence urinaire, troubles érectiles, hypotension orthostatique sévère),

  • Atteinte pseudobulbaire, ou d’atteinte cognitive ;

  • Syndrome cérébelleux ;

  • Troubles de la motricité des yeux

  • Signes corticaux (apraxie, aphasie, troubles sensitifs) ;

  • Hallucinations (surtout visuelles)

  • Mauvaise réponse au traitement dopaminergique ;

  • Anomalies en imagerie cérébrale (scanner ou IRM).

Les traitements actuels


Au cœur de la stratégie thérapeutique actuelle se trouve la L-DOPA, ou lévodopa. Introduite dans les années 1960, la L-DOPA demeure le traitement le plus efficace pour les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson. Elle est un précurseur de la dopamine, le neurotransmetteur qui fait défaut chez les patients atteints. Lorsqu'elle est ingérée, la L-DOPA traverse la barrière hémato-encéphalique et est convertie en dopamine dans le cerveau. Cela pallie en partie le déficit de dopamine, améliorant ainsi les symptômes moteurs. Cependant, la L-DOPA n'est pas sans effets secondaires. Avec le temps, l'efficacité du médicament peut diminuer, nécessitant des doses plus élevées. De plus, la prise prolongée de L-DOPA peut entraîner des mouvements involontaires appelés dyskinésies. D'autres effets secondaires comprennent des nausées, des hallucinations et des troubles du sommeil.


À côté de la L-DOPA, d'autres médicaments ont été développés. Les agonistes de la dopamine, par exemple, miment l'action de la dopamine dans le cerveau. Bien qu'ils soient, pour certains patients, moins efficaces que la L-DOPA, ils ont l'avantage de présenter un risque moindre de dyskinésie à long terme.

Les inhibiteurs de la MAO-B et les inhibiteurs de la COMT sont d'autres classes de médicaments qui fonctionnent en empêchant la dégradation de la dopamine dans le cerveau, prolongeant ainsi son effet. Chacun de ces médicaments a ses avantages et ses inconvénients, et le choix du traitement dépend souvent de la sévérité des symptômes, de l'âge du patient et d'autres facteurs individuels.


Outre les médicaments, la neurostimulation, soit de manière invasive, telles que la stimulation cérébrale profonde (SCP), soit de manière non invasive avec la Stimulation Magnétique Transcrânienne (rTMS) ont montré une efficacité pour traiter les symptômes de cette maladie. A titre d'exemple, l'Université de Shangaï a récemment publié une méta-analyse intitulée “Effets de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive sur les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson" dans la revue Neurorehabilitation and Neural Repair (le journal officiel de l’association Américaine de neuroréhabilitation). Cette étude montre que la rTMS soulage les symptômes moteurs des patients atteints de MP notamment en avec une stimulation Haute Fréquence sur le cortex moteur, avec des effets thérapeutiques significatifs sur les fonctions motrices des membres supérieurs et inférieurs, mais également sur l’akinésie, la rigidité et les tremblements.

Les espoirs de la recherche


L'un des domaines les plus prometteurs de la recherche sur la maladie de Parkinson est celui des thérapies géniques et cellulaires.

La thérapie génique vise à introduire ou à modifier des gènes dans les cellules d'un individu pour traiter ou prévenir une maladie. Dans le contexte de Parkinson, des efforts sont en cours pour développer des thérapies géniques qui peuvent protéger les neurones de la dégénérescence ou les aider à fonctionner plus efficacement. Par exemple, des essais cliniques ont exploré l'introduction de gènes qui augmentent la production de dopamine ou qui protègent les neurones de l'inflammation et du stress oxydatif.


La thérapie cellulaire, quant à elle, se concentre sur l'utilisation de cellules pour traiter une maladie. Dans le cas de Parkinson, l'idée est de remplacer les neurones dopaminergiques perdus par de nouvelles cellules. Les cellules souches, qui ont la capacité de se différencier en différents types de cellules, offrent un immense espoir. Des études ont déjà montré que les cellules souches peuvent être différenciées en neurones dopaminergiques et implantées dans le cerveau, où elles peuvent produire de la dopamine.


Enfin, il ne faut pas sous-estimer l'importance des traitements non médicamenteux. La physiothérapie joue un rôle crucial dans la gestion des symptômes de Parkinson, aidant les patients à maintenir leur mobilité et leur équilibre. De plus, des thérapies telles que l'ergothérapie et la logopédie peuvent aider les patients à gérer les défis quotidiens associés à la maladie. D'autres approches, comme le tai-chi, le yoga ou la danse, ont également montré des bénéfices pour améliorer la qualité de vie des patients.


En conclusion, si la maladie de Parkinson reste une maladie complexe, les avancées de la recherche offrent un espoir tangible. Des traitements actuels aux thérapies innovantes en cours de développement, la communauté scientifique et médicale s'efforce sans relâche de trouver des moyens d'améliorer la vie des personnes atteintes et, ultimement, de trouver un remède et il est permis d'espérer que de nouvelles découvertes révolutionnaires sont à l'horizon.

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